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GEORGES MAGNOAC
(1861-1939 )

Georges Magnoac est né le 13 avril 1861 dans une famille de la petite bourgeoisie d'entreprise. De 1884 à 1921, il reprendra l'affaire de transport familiale. Son implication dans la vie professionnelle le conduit à un mandat de juge au tribunal de commerce de 1895 à 1900.
Mais c'est la carrière politique qui caractérise l'homme : il mène de front ou successivement plusieurs mandats : conseiller d'arrondissement, conseiller général, conseiller municipal puis maire de Tarbes. Il est conseillé d'arrondissement de 1892 à 1902. En 1901, Georges Magnoac, devenu président du conseil d'arrondissement, manifeste une expérience solide : " Il est très actif. Il défend avec beaucoup de zèle et de compétence les intérêts des électeurs avec lesquels il entretient des relations constantes ". Il a été réélu au conseil d'arrondissement par un grand nombre de voix. Il y est remplacé par Emile Cougot en 1902, lorsque, gardant la confiance de ses électeurs, il est élu au Conseil général par le canton de Tarbes-Sud. L'élection de son ennemi politique, le docteur Sempé, mettra fin à ce mandat en 1919. Dès son arrivée en 1902, il est élu à la commission départementale, mais étant maire du chef-lieu, il ne peut accepter cette fonction. Ses collègues le choisiront à nouveau en 1917. Très actif au sein de la commission du budget et la de la commission de l'assistance publique, il n'aura de cesse de relancer le débat pour la création de l'Ecole nationale professionnelle dans l'ancien grand séminaire, inaugurée en 1916. " Le champ d'atterrissage pour les aéroplanes à Laloubère " lui doit beaucoup, car il estime que " L'aviation est en train de révolutionner le monde ".
Georges Magnoac est plus connu à Tarbes pour son action politique et sa longue carrière de 25 ans à la mairie de Tarbes. Conseiller municipal de 1887 à 1900, il s'opposera sans cesse au maire en place Vincent Lupau ainsi qu'au détracteur de celui-ci, le docteur Sempé. Les caricaturistes locaux Joseph Cardeillac et Henri Vivès s'empareront de ces nombreuses escarmouches pour amuser les Tarbais. Adjoint de 1896 à 1900 sous les mandats de François Adam et Léopold Dasque, dès 1898 il " sera à la tête du groupe radical du conseil municipal ". Cet engagement déterminé le fit élire maire en 1900, et son efficacité à ce poste fut reconnue par les historiens locaux : " Cette période 1900 fut, grâce à Monsieur Georges Magnoac, exceptionnellement féconde pour Tarbes, ce grand village, ce grand marché dont il fit une ville… Monsieur Magnoac fit le tour de force, en douze ans de mandat, de construire une mairie somptueuse, un hôtel des postes, un lycée, quatre écoles, de nouveaux bâtiments à l'hôpital, la maternité, de créer un cimetière, une place publique, d'ouvrir deux avenues Bertrand Barère et la rue Péré, actuellement rue André Fourcade, la clôture du jardin Massey… La pierre ne fut pas l'unique objet de tous ses soins. Il sut aussi se pencher sur les âmes et il voulut encore se dévouer à leur éducation et à leur bonheur. C'est l'œuvre d'un grand maire et le gouvernement républicain l'en avait récompensé en le faisant chevalier de la Légion d'honneur ", reçue le 29 juin 1906. Cependant, le préfet pense " qu'il aurait conquis une place prépondérante si son caractère quelque peu ombrageux ne lui aliénait des sympathies ". il eut bien sûr ses détracteurs, les vieux Tarbais ne virent pas sans réagir démolir le château comtal médiéval ainsi que le charmant petit hôtel de Castelnau, l'ancienne mairie, caractéristique des constructions citadines de la Bigorre du XVIIIè siècle. Ses adversaires politiques le raillèrent pour sa Légion d'honneur . Le Semeur, journal conservateur, titre : "La décoration de Monsieur Magnoac et l'art de faire de bons placements " et le soupçonne d'avoir soutenu aux législatives de 1904 la candidature de Gaston Dreyt, radical-socialiste, sous promesse de récompense immédiate. En fait, la présence d'une municipalité à la direction des affaires durant un long laps de temps (1900-1912), ainsi que la personnalité du maire qui " comme tout un chacun avait les défauts de ses qualités, il était lutteur, stoïque, fier et probe, énergique, indomptable et intelligent " permettent de belles réalisations. Cependant la stabilité de la municipalité Magnoac est menacée par l'opposition aux catholiques et les escarmouches d'ordre purement politique.
" Parti d'une politique qui, à l'époque, pouvait passer pour aller fort bien à gauche, Monsieur Magnoac se rallia peu à peu aux idées modérées " Le préfet qui contrôle de près les élus du département marque cette évolution politique. Jusqu'en 1905 Georges Magnoac est désigné comme radical, en 1910 républicain de gauche, et, en 1913, le rapport signale son appartenance à l'Alliance démocratique, formation de gauche à tendance de droite. Son refus d'adhérer au parti radical-socialiste en formation est l'exemple même de sa caution à des idées plus modérées. En novembre 1903, quelques citoyens d'avant-garde et résolus décidèrent la création à Tarbes d'un cercle radical-socialiste dont le président Gaston Dreyt propose la vice-présidence à Georges Magnoac. Son but était de rallier Magnoac à sa causse car, depuis quelques temps, ses amis républicains lui reprochaient une certaine timidité dans la lutte contre les cléricaux. Gaston Dreyt ne reçut qu'un rejet non motivé. Le rêve de Georges Magnoac était la création d'une vaste association républicaine départementale qui devait faire l'union de tous les républicains. Pour la mise en œuvre de ce projet, il convoquera tous les politiques sauf ceux qui appartiennent au cercle radical-socialiste. Frustrés, ceux-ci demandent leur adhésion en bloc, Magnoac refuse et n'acceptera que les adhésions individuelles. Mais, aux élections municipales de 1904, le cercle radical-socialiste préférera l'union avec les radicaux modérés du maire sortant pour répondre à la réaction des républicains cléricaux. En retour, Georges Magnoac soutiendra Gaston Dreyt dans sa campagne électorale aux législatives de 1906 où il sera élu avec 8 165 voix contre Dangos, 6 469, candidat de l'Alliance Républicaine libérale qui, " au socialisme chambardeur de M Dreyt, au républicanisme multicolore de M. Bajac, oppose des idées de conservation sociale, de l'ordre, du progrès et de la liberté ". Le radical-socialiste haut pyrénéen bénéficia du grand élan de la gauche anticléricale qui obtient à la Chambre 70 % des sièges. Cette entente fragile ne sera pas de longue durée. Fin 1906, Georges Magnoac a déjà son comité de soutien : " un comité d'action démocratique et social composé d'électeurs républicains de deux cantons de Tarbes a été constitué le 17 novembre dernier pour M. Magnoac, maire de Tarbes, et par ses amis " avec pour devise " Ni Réaction ni Révolution ".
En 1908, la discorde est consommée. Aux élections municipales de 1912, l'Alliance démocratique alliée aux conservateurs, conduite par le maire sortant, est battue par les radicaux-socialistes menés par Alexandre Boué. " L'arrivée des radicaux-socialistes à l'hôtel de ville rompt l'équilibre installé dans lequel se tenaient les deux fractions républicaines, elle fortifie la position de Monsieur Magnoac. L'échec de ce dernier à un grand retentissement dans les Hautes-Pyrénées et facilitera l'union des groupes de gauche si comme je l'espère les nouveaux élus savent justifier le courant de sympathie qui les a portés à la mairie ". Suite à cet échec Magnoac se retire de la politique. Il meurt le 1er décembre 1939 dans sa maison natale, place Marcadieu. La ville lui rendit hommage lorsque, après la démolition des Bains Péré, la rue qui portait ce nom devint rue Georges Magnoac.

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