LES
TROIS EMPLACEMENTS SUCCESSIFS
DU CIMETIERE DE LA SEDE
1er local : les sépultures dans le bourg de la Séde
appelé aussi bourg de l'évêque
2ème local : les sépultures dans le faubourg Saint-Martin
3ème : le cimetière actuel
L'appellation " Cimetière de la Séde " n'est apparue qu'à
l'arrivée de l'évêque APER qui a installé son siège épiscopal
(sa sedes) à Tarbes. Son existence est connue parce que
son nom apparaît dans les Actes du Concile d'Adgue tenu
en 506 (1). Il est probable qu'un cimetière chrétien se
soit installé aux abords de sa cathédrale mais l'on ne peut
le situer avec précision dans le bourg de dimensions modestes
: le périmètre de ce bourg correspond à un quadrilatère
qui actuellement enserre la cathédrale, la préfecture (ancien
évêché), le conseil général, les archives départementales.
Les emplacements des sépultures à Tarbes correspondent à
de vieux usages de la chrétienté. La tradition multiséculaire
reflétait l'échelle sociale dans les lieux de sépulture
: ceux çi correspondaient au rang social et aux fonctions
qu'avait détenus le défunt de son vivant. De plus, il devait
être enseveli dans le cimetière de son église paroissiale.
1) Assemblée régulière d'évêques et
de théologiens qui décident des questions de doctrine ou
de discipline ecclésiastique.
1°/ A l'intérieur de la cathédrale
:
Principalement on enfouissait les dépouilles des évêques
qui décédaient dans leur diocèse, sous le dallage du sol
ou dans un enfeu, c'est-à-dire dans une niche funéraire
à fond plat pratiquée dans le mur ; le mot enfeu a été forgé
au XVéme siècle à partir du verbe enfouir. Dans certaines
cathédrales on a construit un petit tombeau en pierre sculptée
placé dans la chapelle où reposent ses restes. Rarement,
on a enseveli un laïc dans une cathédrale.
2°/ A l'extérieur de l'église
dans les paroisses urbaines et rurales. On enfouissait les
défunts le plus près possible des murs en présence pour
le rôle qu'il avait joué de son vivant ; on les plaçait
là pour les sentir sous la protection de Dieu et du Saint
patron de l'église (un geste de piété ou une sorte d'assurance
de le faire entrer promptement au ciel teinté de superstition
ou une manière de rappeler que de leur vivant " ils avaient
compté ".
3°/ Dans la place restante du
cimetière pour les humbles, les indigents.
Les funérailles correspondaient aussi à l'échelle sociale.
A - De bonne heure dans les champs
de repos les corps des défunts riches ont été placés dans
des cercueils de pierre sarcophage : cette pierre, croyait-on
dans l'Antiquité païenne, avait le pouvoir de détruire les
cadavres qui n'avaient pas été incinérés ; le mot cercueil
a été forgé sur le mot sarcophage : formé par le nom grec
sarco : pierre et du verbe phage = qui mange. On remarque
dans le cimetière de la Sède que plusieurs tombeaux s'inspirent
du sarcophage.
Les corps des personnes d'un rang moyen et de "petites gens
" étaient placés dans des cercueils de bois et déposés dans
une fosse creusée dans la terre.
B - Au XIIIème siècle les cercueils
de plomb dont le coffre était tapissé de bois ont remplacé
la pierre pour les défunts opulents
C - Ce n'est qu'au XVIème siècle
qu'on a substitué définitivement le bois à la pierre ; une
croix était ordinairement peinte ou sculptée et appliquée
sur le couvercle. Tous les cadavres étaient roulés dans
un linceul (une pièce de toile blanche) en souvenir du linceul
qui avait enveloppé le corps de Jésus-Christ après sa mort
sur la croix et qui avait été retrouvé roulé dans le tombeau
le jour de Pâques (La résurrection de Jésus-Christ). Les
indigents étaient enfouis dans la fosse creusée dans la
terre. Mais certaines personnes très pieuses et quelquefois
de très haute extraction avaient demandé de leur vivant
à être enterrées dans leur linceul directement dans la terre
par humilité.
LES SEPULTURES DU CIMETIERE DU BOURG
DE LA SEDE
( OU BOURG DE L'EVEQUE )
Les heurts des guerres en Bigorre ont privé de mémoire
le diocèse de Tarbes jusqu'à la fin du XIème siècle, plusieurs
fois la Cathédrale a été détruite ou reconstruite.
Les restes de la Cathédrale construite dès la fin du XIIème
siècle et pendant le XIIIème siècle qui sera dénommée la
Cathédrale Sainte Marie de Bigorre répond à l'architecture
romane puis la partie la plus ancienne à l'architecture
gothique.
Le plan est roman c'est à dire qu'il correspond à la croix
latine : l'édifice se composant alors de l'abside, de 2
absidioles ; 2 transepts et de 2 travées.
C'est une église orientée : l'abside et la nef correspondent
à l'Est, c'est à dire le soleil levant qui symbolise le
Christ.
Les sépultures à l'intérieur de la Cathédrale:
La sépulture la plus ancienne :
Dans le mur sud de la chapelle de la Sainte Vierge ( absidiole
sud) se trouve un tombeau d'évêque datant de la fin du XIIème
siècle, au-dessous de la niche où se trouve la Piéta (la
Vierge éplorée tenant sur ses genoux le cadavre du Christ).
Le tombeau est un sarcophage maçonné dans le mur et orné
d'une rangée de petites colonnes unies par des arcatures
à lobes romans. (On ignore le nom de cet évêque). Au cours
des siècles des sépultures d'évêques ont été pratiquées
sous le dallage du sol.
Les caveaux de l'abside et des absidioles:
Comme il a été dit (confère emplacement)
les évêques étaient ensevelis sous les dalles de la cathédrale.
Mgr de CAMBAUT, l'évêque de Tarbes de 1717 à 1723 a fait
construire 7 caveaux en sous-sol : 3 dans l'abside sous
les dalles du chœur derrière le maître-autel, 2 dans l'absidiole
Nord (chapelle du St Esprit), 2 dans l'absidiole Sud Chapelle
de la Ste Vierge.
Ces caveaux sont de petites salles voûtées, creusées
dans le sol et entourées de murs en maçonnerie. Pour y accéder,
on soulève de fortes dalles de marbre du sol qui servent
de trappe et on descend le cercueil au moyen d'une échelle
qui permet à un homme de se faufiler.
Ces plaques sont visibles : une dans la Chapelle du St Esprit,
trois derrière le maître-autel, une dans la Chapelle de
la Vierge : on a ajouté à celle-ci 4 anneaux de bronze et
on lit sur cette trappe les noms en latin des rois et des
derniers évêques ensevelis :
Mgr CHOQUET (1938 : 1946),

Mgr THEAS (1947 ; 1970)
Mgr DONZE (1970 ; 1998).
Mgr de CAMBAUT a été enseveli dans le chœur devant le maître-autel
du côté Nord.
Sous les dalles sont encore ensevelis des chanoines du chapitre
cathédrale :
Le chapitre Cathédrale est un groupe de chanoine établi
dans une église Cathédrale pour y rendre à Dieu un culte
plus solennel. Ce chapitre a aussi le devoir d'aider l'évêque
à titre de corvée dans l'administration du diocèse; le doyen
supplée pendant les vacances du siège, il est nommé à ces
charges par le Saint-Siège (le PAPE) . Ce chapitre est aussi
un contre pouvoir de l'évêque, mais on a laissé tomber les
chapitres en ne renouvellant pas de nominations après décés.
On a une liste non exhaustive des chanoines enterrés à la
cathédrale. Quand Mgr CHOQUET avait voulu vérifier l'état
des tombeaux de ses prédécesseurs, il avait suivi le processus
légal prévoyant la présence du Directeur des Pompes Funèbres
et du Commissaires de Police à l'ouverture des caveaux.
Ils se trouvèrent en présence d'ossements de quelques évêques
qui purent être identifiés et dans les 5 caveaux construits
par Mgr de CAMBAUT, on procède à la réinhumation et à une
cérémonie religieuse.
Les sépultures à l'extérieur
de la Cathédrale:
En 1993, les décaissements
liés à l'aménagement de la chaussée
et des abords de la face Nord de la cathédrale ont
entrainé le dégagement sur 1600M2 de l' ancien
cimetière abandonné au début du XV°
siècle. Plusieurs types d' inhumations ont été
observés:
- la majorité des tombes sont en
pleine terre, la tête à l' Ouest regardant le
Levant.
- des sarcophages de la basse Antiquité et de l' époque
mérovingienne ont été réutilisés.
- plusieurs tombes sont en briques
- huit sépultures de pèlerins de SaintJacques
de Compostelle, identifiables grâce aux coquilles déposées
aux côtés des défunts, ont été
mises au jour. Il doit s' agir de tarbais anciens pèlerins
qui avait gagné, grâce à leur pélerinage,
le droit d' être enterré, avec soin et avec les
attributs des "jacquots", prés des murs de
la cathédrale.
Le cimetière Saint-Martin
:
Le cimetière Saint-Martin était
situé au Nord de La Séde, entre la rue de Pau,
la rue Mesclin et la rue de Bordères, près de
l' église Saint-Martin et en bordure de la rue de même
nom : dans ce champs de repos on inhumait les pauvres gens
décédés à l' Hôpital Saint-Blaise.
De là son nom :"le cimetière des pauvres".
Le 10 Septembre 1776, en conformité avec les lettres
patentes enregistrées au Parlement, relatives à
l' établissement des cimetières loin des habitations,
on décide d' utiliser le cimetière de la rue
Saint-Martin, dit "des pauvres".
En 1781, le cimetière qui se trouvait
autour de la Cathédrale fut désaffecté
et les inhumations s' effectuérent au cimetière
Saint-Martin
. Mais pour gagner ce cimetière,
un large détour était nécessaire en l'
absence de toute rue directe. Le 18 Juin 1782, le corps de
ville délibéra sur la requête présentée
par l' archiprêtre pour obtenir un passage de la Cathédrale
à la rue Saint-Martin " pour ouvrir une communication
directe, autant que faire se pourra, de la cathédrale
au cimetière". M. de Boissandré laissa
percer la rue à travers son jardin, à condition
(ô modestie!) qu' elle portât son nom.
Ce nom figurait encore, il y a quelques années, sur
une vieille maison de la rue Lordat. Mais la ville faisant
litière du désir de ce donateur, baptisa cette
artère "petite rue de la Préfecture".
Extrait de la Nouvelle république des ¨Pyrénées
Janvier 1976
Le registre des inhumations de la cathédrale
(1780-1789) porte, à la date du 08 Octobre 1781, le
recit d'un enterrement très mouvementé. Le prêtre,
aprés les cérémonies à l'église,
s'acheminait vers le nouveau cimetière lorsque, se
retournant, il s'aperçut qu'il n' était pas
suivi; il revint à la cathédrale; le corps était
prés de la porte, sous l'orgue et y resta toute la
nuit. Le lendemain, sur réquisition des autorités
civiles, le même prête s' apprêtait avec
l'aide des valets de ville à faire l'inhumation, lorsque
"une troupe de femmes et de filles s'y opposa et le força
d'y renoncer.
Sur une nouvelle réquisition, des chanoines cette fois,
il revenait vers la bière, lorsque " la même
troupe de femmes et de filles " s'en emparèrent
et allèrent l'ensevelir elles-mêmes dans le cimetière
du cloître. Le même fait se reproduisit plusieurs
fois au cours du même mois.
Plan 1821
Le 27 Juillet 1822 il a été
procédé à dix heures du matin, dans une
des salles de l' hôtel de la mairie, à la vente
au plus offrant, et à l' extinction des feux, de l'
ancien cimetière de la Séde divisé en
trois lots pour bâtir.
Avis de vente du 16 Juillet 1822
Cimetière actuel
Décret impérial du Janvier
1807
Autorisation du préfet Chazal
Procès verbal mairie
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